• Les principes économiques, érigés en Science Economique toute puissante et sur laquelle s'appuie la société occidentale moderne encouragent la misère et l’asservissement des humains et des animaux, conduisent à l'extinction des espèces, détruisent l'environnement et bouleversent le climat de manière irréversible : ils sont tout simplement déments.
Ces chiffres, à eux seuls, résument l'économie moderne :
• 800 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique et chaque jour 100000 personnes, dont 40000 enfants, meurent de faim ou de maladies liées à la malnutrition et à la pauvreté.
• 1.000.000 d’espèces animales ou végétales sont menacées d'extinction par le changement climatique.
Pourquoi cela ?
Fondamentalement, parce que notre économie a mis au centre de ses préoccupations une chose et une seule, l'argent, au lieu d'y mettre la Vie.
Ainsi, méprisant la Vie, le respect de toutes les vies, il est logique qu'elle encourage l'exploitation, la destruction, la guerre, la peur et le consumérisme stupide.
Elle ne se préoccupe pas du bien-être des citoyens mais de savoir si les bilans comptables sont bons.
Elle ne regarde pas les êtres vivants, les humains, les animaux, les plantes, les milieux, mais tourne son attention vers les objets, la bourse, les taux de change ou de croissance, les graphiques, les calculs.
La science économique est devenue froide, détachée du réel : elle perd de plus en plus le sens des réalités, se moquant éperdument de ce que vivent les gens au quotidien. Que lui importe que des millions de personnes vivent dans la misère, pourvu que le PIB [1] soit bon ! Que lui importe si le climat se dérègle, pourvu que le profit continue et que la Croissance se maintienne !
C'est ainsi que la situation économique mondiale s'aggrave chaque jour un peu plus. La situation sociale suit la même trajectoire, ce qui est logique car l’économie dite moderne s'appuie sur des postulats erronés, des fondements pervers : elle ajuste ses décisions sur des indices économiques inversés qui grimpent joyeusement quand une catastrophe écologique, industrielle ou humaine s'abat, tel un tremblement de terre, l’explosion d’une zone industrielle, ou, pire encore, le déclenchement d’une guerre.
• Nos dirigeants suivent aveuglément une pensée unique, les préceptes d'une science économique dépassée et une vision paternaliste de l'être humain. Qu’ils soient de droite ou de gauche, les politiciens capables d’influence sont formés à la même école, croyant aux mêmes fondements économiques, soumis à la conception unilatérale d’un fonctionnement monétaire obsolète, malhonnête, devenu assassin.
Les uns ou les autres se différencient par un peu plus de social ou un peu de plus de mesures pro-patronales, mais ils ont, en dessous, la même vision comptable de la société. Ils ont été formés, et déformés, pour n’avoir aucun recul et surtout pour rester immergés dans la conception monolithique du Capital. Le fantasme des Trente glorieuses guide désormais cette vision bornée, alors que tout a changé : la surpopulation s'emballe tragiquement, les ressources, parce que saccagées, s'amenuisent et notre environnement se dégrade irrémédiablement.
• Le “ libéralisme” [2], ce système économique favorisant l'esclavage, l'exclusion, la délocalisation peuvent-ils être considérés comme soutenant la Vie ? Non, car il est profondément biocide, générant le travail et la prostitution des enfants, l’illettrisme et la destruction du tissu social. En détruisant ses petits, sa jeunesse, ses forces vives, il détruit son avenir même.
Régissant nos vies sans notre consentement, il méprise le Vivant : il travaille à la domination et l'exploitation de la nature mère et nourricière de toute vie, dont la nôtre. Les séquoias multicentenaires, les écosystèmes extraordinaires, les eaux immenses ne sont pour lui que des produits, des colonies, des ressources. Les forêts primaires sont abattues alors qu'elles sont l'habitat des trois quarts de la biodiversité et qu'elles nous fournissent une humidité indispensable. Les animaux sont élevés dans des camps de concentration et exterminés par millions pour nourrir le quart riche de la population mondiale.
Il faut bien l’admettre : une économie organisant la privatisation de l'eau, qui, par excellence, est le liquide qui conditionne l’existence des végétaux, des animaux, des hommes, des sociétés, liquide extraordinaire qui fait la différence entre un astre mort et une planète vivante, montre bien toute sa démence.
• L'économie est une science complexe, au langage souvent difficile, réservé semble-t-il aux seuls initiés. Pour beaucoup de personnes, il est difficile de comprendre les lois du commerce, tant nous sommes baignés dedans, comme le poisson qui ne peut voir l’eau de son propre aquarium. Sans doute aussi, il faut garder la population dans l'ignorance, car connaître les lois de l'économie c'est déjà envisager la possibilité de moins les subir, voire de s'en rendre maître.
En fait, nous sommes tous plongés dans une sorte d'hypnose collective qui nous donne à voir son unique version de la réalité. Nous nageons dans une sorte d'illusion : l'économie est ainsi, non pas pour des raisons inévitables, universelles, auxquelles nous ne pouvons échapper, mais simplement parce qu'on a pris l'habitude de les considérer comme telles ... parce que nous avons accepté par culture, par éducation médiatique certains faits comme vrais.
Ces « lois économiques » sont là depuis quelques générations : cela leur donne « naturellement » une forme d'existence inaltérable et monolithique. Nous ne sommes pas capables de les remettre en question simplement parce que leur existence fait partie de notre paysage mental, et nous semble aussi évident que la présence de nuages et de montagnes. C'est en fait, presque, une simple question de neurologie.
Mais il n'est pas de système indestructible car un système monétaire, quel qu'il soit, n'est qu'un « objet » artificiel, plus ou moins performant, plus ou moins complexe ou adapté, mise en place pour répondre à une nécessité. Ce n'est qu'une construction démolissable, ou adaptable si besoin. (une preuve récente : la mise en place de l'Euro, par exemple)
Au nom de ce mode économique « habituel » on croit normal « qu'un état manque d'argent », que « la pauvreté est inévitable », que « des classes enfantines sont obligatoirement surchargées », que « les infrastructures ne peuvent pas être suffisantes », que "les sans-abri sont insecourables" et "le Tiers-monde est obligé de rester exsangue"... Et comble de l'absurde, on pense l'existence même du système boursier incontournable, nécessaire et utile !
Ne croit-on pas aussi communément le chômage inévitable, mal inguérissable, « naturel » en quelque sorte ?
Or tout ceci est faux, non pas maintenant pour beaucoup, évidemment, mais dans son caractère inéluctable. Totalement illusoires surtout, sont les bienfaits que le système monétaire est censé nous procurer. Il n'est pas ce qu'il devrait être dans l'état actuel de nos connaissances et de nos moyens.
Le système monétaire est dépassé totalement.
Tout simplement parce qu'il s'est construit au fil des décennies, de bric et de broc, par les aléas de l'histoire et les influences de quelques-uns. Il a, de ce fait, totalement manqué de vision d'ensemble et ses différents morceaux ne sont qu'une suite d'accotements d'éléments non conçus pour s'imbriquer harmonieusement. D'où les ravages qu'il produit pour des milliards d'individus.
On peut faire cette évidente comparaison : notre système est comme une vaste demeure compliquée, bâtie au fil des ans de manière anarchique, avec des matériaux divers et non compatibles. Une petite mesure ici, une négociation là, un accord encore à cet endroit... et on rajoute un étage branlant à une construction dont les fondations sont de plus en plus rongées par le temps. L'édifice n'en peut plus et d'absurdité, d'incohérence et d'inhumanité. Les pièces sont de plus en plus exiguës, les couloirs inutiles, les placards trop obscurs. Les passages dans certains secteurs de cette étrange bicoque sont obligés, alors que cela procure des désagréments totalement inutiles et néfastes... Il est temps tout simplement de changer de demeure et de vivre dans un lieu enfin salubre, construit pour répondre aux besoins de tous, dans la simplicité.
La modernité est allée très loin dans la déformation de cette chose normale et nécessaire qu'est l'argent. L'argent à l'origine n'est qu'un simple moyen d'échange, ni plus, ni moins... Or, que lui arrive-t-il ? Il perd un jour de sa valeur, le lendemain la reprend, permet un jour l'achat de x quantité de biens, quelques heures plus tard c'est la faillite possible... L'argent est devenu un objet déformable, et, pris dans la folie boursière, peut ne plus rien valoir du tout pour des dizaines de milliers de personnes lors d'un crash monétaire.
L'argent doit permettre la Vie et non la dégrader : ses fluctuations concourent à des destructions dramatiques de pans d'économies localisées, ce dont on pourrait se moquer éperdument s'il n'y avait pas derrière des femmes, des enfants, des milliers d'innocentes victimes frappées et dont la vie peut être démolie en quelques minutes, juste pour un effondrement d'actions.
Le système bancaire a réussi à ôter aux Etats la capacité de battre la monnaie nécessaire aux besoins de leurs peuples et se comporte comme un véritable cancer, drainant pour le seul profit des actionnaires des gigantesques multinationales tout le sang des nations.
La vision de ce qui se passe dans les places financières glace d'horreur les personnes de bon sens : d'un simple clic de souris, on peut mettre au chômage des milliers de personnes, sans même en avoir conscience. Combien de personnes sont décédées, de faim ou de désespoir suite à un licenciement inacceptable, à la chute du cours des matières premières, à la destruction programmée des cultures vivrières ou au besoin de bénéfices des entreprises pharmaceutiques ? Combien la barbarie des flux financiers a-t-elle provoqué de morts ? Quel est le bilan véritable de « l'ultralibéralisme » ? Nous n'en savons pas encore le chiffre précis, mais il s'annonce d'ores et déjà plus terrible que ceux liés au communisme et au nazisme. Mais nous ne le l'envisageons pas, simplement parce qu'au cours des trois ou quatre derniers siècles, on nous a inculqué un certain nombre de fausses vérités sur l'argent.
Par exemple, que nous pouvions impunément jouer en bourse. Que la spéculation est une chose naturelle. Qu’il est normal de rembourser plusieurs fois une dette ou de payer des intérêts... Bref nous en sommes venus à croire n’importe quoi.
• Notre système fondé sur l'argent, destructeur, pathologique, voue un culte à la matière morte, aux objets artificiels, bijoux, vêtements, voitures, gadgets généralement superflus, faits de matière inanimée comme des plastiques, des tissus, des métaux… Il nous impose le rite de la consommation comme unique relation sociale. Les biens individuels, les possessions, priment sur les biens collectifs, immatériels mais essentiels, comme les soins, l'éducation, l'entraide. En privatisant les services publics, la démence économique va engendrer partout une misère effroyable, parachevant son œuvre de destruction.
Déjà on meurt de soif sur la Planète Bleue.
En Occident, les industriels ne savent plus quoi inventer, les designers dessiner, pour que l'acheteur ouvre son porte-monnaie et en déverse jusqu'à son dernier sou, sa paye à peine engrangée. Pire, l'encouragement à l'emprunt tout azimut, les cartes bancaires si faciles à sortir, lui font perdre cet argent avant même qu'il ne soit gagné. Dans les maternités, à peine sorti du liquide amniotique, le nouveau-né se voit offrir un compte épargne et des consommables divers. La Guilde des Marchands étend son emprise dans tous les rouages de l'économie avec un seul credo : « 6 milliards et quelques humains sur la Terre ? Autant d'acheteurs potentiels ! »
Soyons lucide :
Le « libéralisme » ne nous offre que deux « libertés » : consommation imbécile ou esclavage producteur.
Mon but n’est pas de faire une critique du capitalisme et du « libéralisme » - simple, ultra ou néo -, mais il est impossible d’ignorer ce que la population mondiale subit. En réalité, ce texte se veut surtout une proposition : c’est de Vie que je veux parler. Mais la réflexion sur l’économie se base nécessairement sur le système économique en place, et donc aussi sur ses implications sociales. Si un autre système dominant, aussi pathologique, aussi inefficace, semait pareillement la désolation, la constatation de sa perversité aurait été équivalente.
Je me bats simplement avec ce chiffre terrible : un milliard d’enfants n’a pas accès au nécessaire. Je sais, viscéralement, qu'une autre économie peut prendre la place de l'ancienne, pour faire disparaître tant de désespoir, si nous le voulons, car nous le pouvons en toute certitude.
Voici qui me mobilise : la perspective évidente d’un monde meilleur, paisible et accueillant.
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[1] Le PIB (Produit Intérieur Brut) est la somme des valeurs ajoutées de toutes les productions effectuées au cours d'une période donnée (l'année). La «valeur ajoutée» est la différence entre le prix d'achat et le prix de revente (ne pas confondre avec le bénéfice qui est une part de la valeur ajoutée : celle qui reste lorsque tous les frais de la production ont été comptabilisés).
[2] Il m’est tout à fait impossible de mettre ce mot autrement qu’avec des guillemets, car je n’ai jamais vu un mot si contradictoirement employé
( Source : http://bioeconomie.12h60.com/ )